« Il faut faire preuve de créativité, tout en respectant les règles »
- Par Lucien BODO
- 16 juil. 2025 10:36
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Pr. Daniel Anicet Noah, sémiologue, enseignant de journalisme.
Le président du Conseil national de la communication a publié lundi un communiqué qui rappelle en cette période électorale. En tant que professionnel et enseignant de journalisme, comment accueillez-vous cette interpellation ?
Je l’accueille favorablement. La période électorale est un moment dense qui amène un certain nombre de tensions. Mais, c'est en même temps une période normale. Ce sont des activités reconnaissables dans toutes les républiques du monde. Donc, je salue la posture du Conseil national de la communication. Les journalistes doivent considérer que la réglementation est une opportunité de créativité, d’adaptation. Le journalisme est un métier qui a une réglementation, mais c'est à partir de celle-ci que le journaliste montre sa maîtrise des performances artistiques. Dans ce registre, il y a les genres rédactionnels. En période électorale, nous aurons les genres d'information, mais nous devrons également accepter la saturation des genres de commentaire. Il y a ensuite le public qui est assez paresseux, notamment à l’ère du multimédia. Donc, il est surtout réceptif à la facilité. Il est réceptif au populisme, c'est-à-dire aux mots forts. Des choses comme « J’aime beaucoup la République », « C'est moi qui aime le pays plus qu'un autre », « Le pays est en danger », etc. Puis, nous avons l'environnement multimédia, où les publics vont vers les médias les plus faciles à consommer, et les plus sensationnels, si je puis dire. Donc il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Simplement que la période électorale est une opportunité pour que chacun, dans son créneau, démontre ce qu'il est capable de faire comme innovation, comme créativité, etc. Je recommande donc une attitude de sang-froid et d’analyse calme.
Vous demandez d’éviter l’emballement médiatique…
Les journalistes, surtout en cette période, doivent sensibiliser le public sur le fait que le principe de la République est universel. Et la période électorale est sensible. Il n'y a pas qu'au Cameroun qu'il y a des élections, il n'y a pas qu'au Cameroun qu'il y a des candidats. Donc il y a toute une culture qu'il faut faire accepter aux gens qui pensent que c'est le grand soir, que c'est la seule fois au monde, que c'est en octobre ou rien, etc.
Parmi les challenges de cette année, il y a les fake news et l’usage irresponsable de l’intelligence artificielle qui vise à manipuler des sons, des images, etc. Comment les journalistes et les Rédactions peuvent-ils s’organiser pour faire face à ces défis ?
Le journaliste pratique un métier de longue date qui a des normes. L'intelligence artificielle n'ajoute rien aux pratiques journalistiques ancestrales. Il faut vérifier l'information que l'on veut donner, qu'elle soit dans l'intelligence artificielle ou non. Malgré les nouveaux appareils qui existent, le principe est le même. Le journaliste ne diffuse pas une information qu’il n'a pas vérifiée. Maintenant, ce qui est vrai, c'est que le journaliste est en concurrence avec les influenceurs et ceux qu'on appelle les snipers, qui diffusent des choses en disant, « transféré comme reç...
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