Des avancées indéniables

A l’entame de son mandat 2018-2025, le président Paul Biya annonçait un septennat axé sur la consolidation des acquis et l’exploration de nouvelles opportunités. Le 7 novembre 2018, en présence des membres du Parlement, du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême réunis en séance solennelle, il a ainsi esquissé la feuille de route de son nouveau septennat baptisé celui des « Grandes Opportunités ». Près de sept ans plus tard, force est de reconnaître que cette vision s’est matérialisée sur plusieurs fronts. L’un des chantiers les plus visibles reste sans conteste celui de la décentralisation. Le virage s’est amorcé en 2018 avec la création du ministère entièrement dédié. Un signal fort envoyé à une opinion en attente d’effets concrets depuis des années. Puis, le 24 décembre 2019, est adoptée la loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées, destinée à donner un second souffle à l’organisation territoriale de l’État. Une révolution douce, mais structurante. Pour la première fois, les régions deviennent des entités administratives pleines, dotées d’organes élus et de compétences spécifiques. Ce texte de loi pose enfin les bases d’un transfert effectif de compétences et de ressources, et ouvre la voie à une gouvernance locale plus légitime. Les élections régionales de décembre 2020, inédites dans notre paysage institutionnel, en sont une preuve tangible. Des transformations importantes ont suivi : disparition des « célèbres » délégués du gouvernement, élection des maires de ville, participation citoyenne à la gestion locale… La réforme reconnaît également la spécificité du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à travers un statut spécial qui tient compte de leur histoire et de leur sensibilité linguistique. Autant de signaux politiques forts en faveur d’une pacification institutionnelle.
Mais si l’ossature est posée, la dynamique est à poursuivre. Les collectivités territoriales peinent encore à fonctionner de manière autonome. Les textes sont là, la volonté politique aussi, mais certains actes concrets se font attendre pour parachever le processus. Les conseils régionaux, dans leur majorité, fonctionnent toujours sous perfusion financière de l’État central. Les fameux 15 % de ressources promis tardent à se matérialiser. Le nouveau cadre sur la fiscalité locale suscite certes de l’espoir, mais il faudra plus que des textes pour rendre effective cette autonomie. La décentralisation est certes lancée, mais son avenir dépendra de la capacité à la traduire en action, de la capacité des acteurs locaux à s’approprier leurs prérogatives et, surtout, de l’engagement de l’État à respecter ses propres promesses. L’enjeu aujourd’hui est clair : entrer dans l’efficacité. Car la décentralisation, pour ne pas se réduire à une simple architecture, doit être nourrie de moyens, de compétences transférées, de fiscalité locale claire, et surtout d’un véritable ...

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