Pétrole lampant : la pression est forte

Les riverains de cette station-service située au quartier Ekounou à Yaoundé sont aux aguets. A peine la livraison de pétrole lampant a été effectuée mercredi dernier que des rangs de consommateurs munis de bidons se sont formés. D’après Roméo A., pompiste rencontré sur les lieux vendredi dernier, « l’approvisionnement est intermittent. Nous pouvons passer entre cinq jours et une semaine sans recevoir de pétrole, mais dès que le stock est disponible, la distribution suit. Beaucoup de personnes viennent faire des réserves ». Au quartier Melen, « la demande reste forte. Nous pouvons écouler jusqu’à 2000 litres par jour et privilégions la demande domestique », signale un pompiste. En effet, la rareté du pétrole lampant observée ces derniers mois résulte d’un conflit entre la demande domestique et la demande des industriels. La question a d’ailleurs été mise sur la table du conseil de cabinet présidé le 31 juillet dernier par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute.
Au cours de cette rencontre, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a expliqué que le Dual Purpose Kerosene (DPK) qui est importé et déclassé à hauteur de 70% est destiné à l’aviation, tandis que celui déclassé à hauteur de 30% est distribué comme pétrole lampant. Ce pétrole est consommé sous deux formes. La première est celle du « pétrole hors réseau » destiné aux industries et dont le litre est vendu à 560,19 F. Ce pétrole est directement récupéré par les industriels auprès des dépôts de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP). La deuxième forme est un « pétrole réseau » disponible dans les stations-service à 350 F le litre à destination des ménages. Ce pétrole lampant subventionné par l’Etat devient la cible de certains industriels qui, d’après le Minee, contournent la r&...