Industrialisation et import-substitution : Progrès sensibles

Le chantier de l’industrialisation et de l’import-substitution n’est pas un vain mot. Sa concrétisation va des politiques publiques aux actions concrètes sur le terrain. Après sa réélection à la tête de l’État en 2018, Paul Biya ne cache pas ses ambitions pour le pays dans ces domaines précis. Dans son discours d’investiture, le 7 novembre 2018 comptant pour le septennat 2018-2025, le président de la République en décline les grandes orientations. Il déclare fort à propos qu’il est opportun de s’attacher à « développer les secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations de biens et services ». Cette politique présentera l’avantage de permettre de rééquilibrer la balance commerciale « chroniquement déficitaire ». Pour inverser la tendance et positionner le Cameroun sur cette priorité, Paul Biya insiste sur le fait qu’une économie moderne ne saurait se concevoir sans l’existence d’un secteur industriel performant. 
Le lien entre l’industrialisation et l’import-substitution est donc établi. L’un ne pouvant se faire sans l’autre. Le Plan directeur d’industrialisation dans son contenu et les contours, traduisait déjà cette volonté de faire du Cameroun un pays industrialisé. Pour ce faire, plusieurs préalables doivent être mis en place : énergie, infrastructures de transport, en l’occurrence les routes, aéroports, ports, etc., des vecteurs susceptibles de donner tout son sens à ce vaste projet d’industrialisation. En clair, l’équation de l’industrialisation et, partant, de l’import-substitution, ne pouvait se réaliser qu’avec ces prérequis. La Stratégie nationale de développement 2020-2030, va d’ailleurs condenser cette vision avec, pour socle, la transformation structurelle de l’économie. Le but ici est donc de produire et de transformer localement nos produits, dans le but non seulement de réduire la dépendance aux produits extérieurs, mais aussi d’accroître leur plus-value. Cette ligne tracée va se matérialiser dès 2018.
Sept ans plus tard, plusieurs initiatives ont pris corps. L’une des réalisations réussies est sans doute l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal. La récente commémoration des neuf ans d’existence de ce projet donne l’occasion de célébrer sa réussite. Cet ouvrage de 420 MW, dont la vocation est de couvrir à lui seul 30 % des besoins en électricité du Cameroun, va coûter 800 milliards de F levés auprès de plusieurs partenaires. Les efforts de plus de 3800 personnes mobilisées ont permis de rendre opérationnelles les sept turbines de 60 MW chacune qui tournent à plein régime, injectant 420 MW sur le réseau interconnecté Sud. Le projet hydroélectrique de Nachtigal vient en renfort à d’autres projets tels que Lom Pangar (30 MW) dont l’usine de pied est opérationnelle depuis le 23 mai 2023. Grâce à l’apport hydrologique de Lom Pangar et des autres barrages de retenue, de nouvelles centrales de production hydroélectrique pourront voir le jour sur le fleuve Sanaga, à l’instar des centrales de Kikot, Minkouma, Songmbengue.
Autre fait concret, l’État a mis en œuvre un vaste programme de remise à niveau du réseau de transport d’électricité qui a permis la construction de plus de lignes. Par ailleurs, deux centrales solaires photovoltaïques de dernière génération, dotées de trackers solaires et de systèmes de stockage par batteries lithium, ont vu le jour à...