Carrière musicale : 10 ans de présence pour Lucky+2

Ces dernières semaines, Lucky+2 multiplie les séances de répétition avec ses musiciens à Yaoundé. Des instrumentistes, choristes et danseurs qui accordent notes et gammes pour le grand événement de ce vendredi au Palais des congrès. Lucky+2 a rendez-vous avec son public pour fêter ensemble ses 10 ans de carrière musicale. En prélude à ce spectacle, Lucky+2 et son quartier général ont présenté à la presse nationale et internationale les contours de ce moment de communion.
« Nous avons prévu, à travers les trois tableaux du spectacle, retracer, au niveau de la mise en scène, des lumières, des vidéos et des effets, les grandes étapes du parcours de Lucky+2 », a indiqué Christine Bengono, régisseur du concert. L’artiste promet de montrer à son public des facettes de sa personnalité ainsi que toutes les émotions ayant jalonné ces 10 premières bornes : l’amour, la solitude, la trahison, la reconnaissance, l’amitié, la fidélité, la loyauté, entre autres. Crao le Sage, manager de l’artiste, a donné des garanties quant à la qualité sonore et à la sécurité. Ceci afin de permettre au public de profiter pleinement des chansons à succès de l’ancien pasticheur du programme « Délire » sur les antennes de la télévision nationale. À coup sûr les titres tels que « J’ai besoin de toi », « Je te donne les mains », « Il est bon à moi » ou encore « Donne ma part ». S’agissant des artistes invités à l’accompagner sur scène ce soir, Lucky+2 s’est montré peu disert. La présence de Manga Lucky, père du chanteur, est une certitude. Intercepté à quelques heures du spectacle, « La menace qui chatouille » livre le cachet donné à cet événement ainsi que les spécificités de son identité musicale.

Le 18 décembre 2015, vous donniez votre premier concert à la Case des arts. 10 ans plus tard, vous ambitionnez de faire du live et de remplir les 2500 places du Palais des Congrès de Yaoundé. La marche n’est-elle pas assez haute pour Lucky+2 ?
J’ai pensé un caractère grandeur nature à la célébration de mes 10 ans de carrière. Du coup, avec mon équipe, on a pensé le faire dans une salle pas seulement grande mais aussi mythique du Cameroun. Avec mon équipe, on a pensé que le Palais des Congrès était l'idéal, surtout que lors de nos derniers spectacles, le public à l’extérieur n’a pas pu en profiter faute de places disponibles. Faire du live c'est un choix. La jeune génération actuelle a ce problème, on aime la facilité. Et c'est ce qui endort notre musique depuis quelques années déjà. Nos légendes qui sont en train de disparaître se sont distinguées par le passé par la qualité de leurs prestations live. J'ai eu la chance d’aller en France où j'ai remarqué que les gens regardent des spectacles à longueur de journée. Notamment les spectacles des artistes sénégalais parce que les spectacles des artistes camerounais, on n'en trouve pas beaucoup en dehors de Charlotte Dipanda, Kareyce Fotso, qui vendent vraiment de ce côté-là. Ce qui m’a réconforté dans mon engagement à faire du live. C’est à ce moment-là qu'on reconnaît vraiment le talent de l'artiste en tant que chanteur.
Pourquoi ressentir le besoin de s'extérioriser durant le spectacle de ce vendredi soir tel qu’annoncé à la conférence de presse de mercredi dernier par votre équipe ?
Parce que j'ai remarqué que beaucoup de personnes ne me comprennent pas ou alors ne me connaissent réellement pas. Et beaucoup jugent les autres à distance. À travers ce concert, j'ai envie d'éclaircir certaines choses. En fait, ceux qui seront attentifs verront une partie de moi ou alors ils sauront quelles sont mes émotions, mes frustrations et tout… Donc je pense que, ce vendredi, il ne faut juste pas que je monte sur scène pour chanter. Je dois laisser une trace en chacun. Que chaque spectateur se dise une fois chez lui : « J'ai ressenti quelque chose en écoutant Lucky+2 chanter. »

Qu’est-ce qui fait la particularité de votre discours musical ?
Je suis hybride. Je suis blanc d’un côté, noir de l’autre. Beaucoup de personnes n'aiment pas présenter leur côté sombre. On est humain. Nous sommes nés avec des péchés que nous tra&icir...