Dans l’union des cœurs

Dans la vie des nations, il est des circonstances exceptionnellement marquantes où le devoir du vivre-ensemble condamne les citoyens à se serrer les coudes, à se rapprocher sans prévention ni hésitation. Une sourdine étant alors mise sur tous les éléments clivants susceptibles en temps ordinaire de les dresser les uns contre les autres. Le monstrueux déraillement qui vient d’endeuiller notre pays participe de ce type d’événements.
Voici, en effet, des centaines de concitoyens, toutes conditions sociales et accointances ethniques, religieuses, politiques confondues, que le hasard a conduits dans ce train désormais funeste. Une contingence qui aurait pu arriver à tout voyageur potentiel ce jour-là. D’autant que le trafic routier était interrompu entre Yaoundé et Douala. Un facteur supplémentaire qui fait que les Camerounais, dans leur immense majorité, s’identifient aisément aux nombreuses victimes du sinistre survenu à Eséka vendredi dernier. Leur tragédie doit être aussi la nôtre. Indubitablement.
D’où l’appel du chef de l’Etat en faveur d’une « union des cœurs pour qu’ensemble, on continue à relever les défis que l’avenir nous pose ». Il ne fait pas de doute que l’appel du président Paul Biya est tombé sur un terreau fertile, tant il est vrai que les fils de ce pays ont montré à de nombreuses occasions par le passé combien ils savaient se dresser comme un seul homme face aux périls de tous ordres. Il n’y a qu’à souligner l’élan et la ferveur patriotiques qui se sont exprimés sans équivoque chaque fois que la moindre atteinte a été porté...