Blocs sous-régionaux en Afrique: Un vent de dissension

Le Rwanda a annoncé le 7 juin dernier son retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) lors de la conférence extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenue à Malabo en Guinée équatoriale. Kigali qui accuse l’institution sous-régionale d’être « instrumentalisée » par la République démocratique du Congo (RDC), n’a pas pu digérer la prorogation d’un an supplémentaire du mandat du président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, à la tête de cette institution qui devait revenir à son homologue rwandais, Paul Kagame, selon le principe de la présidence tournante. La forte implication de Kinshasa dans ce refus est venue raviver un conflit frontalier qui empoisonne les relations de bon voisinage entre les deux pays. La décision de Kigali, pourrait, à n’en point douter, avoir des conséquences au plan économique pour la région, notamment sur le commerce et la coopération. Bien avant, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui constitue le cas le plus emblématique, a fait les frais de ce phénomène. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, sanctionnés à la suite des coups d’Etat et de l’arrivée des militaires au pouvoir, ont décidé de claquer la porte de l’organisation sous-régionale pour aller mettre sur pied l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Au-delà de simples tensions avec la Cédéao, les trois Etats ont surtout dénoncé le manque de soutien de cette dernière dans la lutte contre le terrorisme. Ils envisageaient ainsi de mettre sur pied une organisation régionale autonome dotée de sa propre monnaie, de son hymne et de sa propre stratégie de développement. Reprochant parfois l’institution ouest-africaine de s'écarter des idéaux panafricanistes et d’être sous influence d’anciennes puissances coloniales. Bien que n’ayant pas encore connu de défections comme ailleurs, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) connait aussi des dissensions internes qui a...