Filière laitière : comment faire son beurre

Si plusieurs initiatives sont portées par le gouvernement et des acteurs du privé, le marché reste en attente des retombées.

La journée mondiale du lait en début de mois est encore venue rappeler au Cameroun l’importance de produire cette denrée en quantité. La demande allant croissante au fil des années et la production n’évoluant pas toujours au même rythme. Dans un document bilan des activités de son secteur publié en 2023, le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) fait savoir que cette année-là, 176.600 tonnes de lait ont été produites contre 173.900 tonnes en 2022, soit une augmentation de 2%. Cette légère augmentation était justifiée par la mise en œuvre de certaines actions telles que la participation du secteur privé et l’importation de vaches laitières hautement productives. En 2024, on est passé à environ 180 000 tonnes , bien loin des 275.000 tonnes de 2019. C’est donc en dents de scie que la production locale de lait évolue. Pour couvrir la demande, il faut donc importer. On parle d’un déficit de production de près de 120 000 tonnes par an pour une demande de 500.000 tonnes en moyennes. D’après des données de la douane camerounaise récemment révélées par le Minepia, les importations de lait et produits dérivés (lait en poudre, crème, beurre, yaourt et  lait liquide) ont été évaluées à 18 000 tonnes en 2024, induisant les sorties de devises, avec un déséquilibre de la balance commerciale représentant en moyenne 30 à 35 milliards de F de pertes annuelles. Il est donc évident que cette deuxième option coûte cher à l’Etat, surtout quand on sait que le potentiel du Cameroun en matière d’élevage bovin est important. 
Le gouvernement est conscient de cette situation, D’où le thème de l’édition 2025 de la journée mondiale du lait: « Enjeux et défis du développement de la filière laitière dans le cadre de la politique de l’import-substitution». Le pays s’est même doté, en 2024, d’un plan de développement de la filière laitière d'un montant de 305,7 milliards de F sur la période 2024-2035. Objectif : passer de moins de 200 000 tonnes à 1,146 millions de tonnes de production. « Fort de l’importance accordée au lait et aux produits laitiers, le gouvernement, à travers le Minepia, a identifié la filière lait comme une priorité depuis plusieurs années. Il a ainsi orienté ses précédentes interventions à l’instar du projet laitier de Ngaoundéré (1993), The Smallholder Dairy Development Projet (2006) et PAPA/ADFL (2011), dans les principaux bassins de production (bassins du septentrion et du Nord-ouest). Ces actions ont suscité l'engouement des populations de ces régions pour la production de lait et pour sa valorisation », explique Dr Taïga, Minepia. Sauf que le lait qui en sort est « fortement autoconsommé dans les bassins de production, particulièrement dans les ménages des pasteurs en zones rurales. L'insuffisance et l'irrégularité des productions obtenues ne permettent pas de ravitailler conv...

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