« Il faut continuer dans un dialogue inclusif à travailler »
- Par Sainclair MEZING
- 01 août 2025 12:45
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Dr Erick-Achille Nko’o, spécialiste du monde arabo-musulman.
Depuis avril 2023, le Soudan est déchiré par une guerre particulièrement meurtrière avec d’importants dégâts matériels. Comment stopper la tragédie en cours ?
Depuis plusieurs mois, le Soudan vit une crise sans précédent qui a causé des centaines de morts et de milliers de déplacés, entrainant une véritable catastrophe humanitaire. En effet, depuis la chute d’Omer Hassan el-Bachir, l’Armée nationale conduite par le général Abdelfattah al-Burhane affronte, sur tous les fronts, les Forces de soutien rapide (FSR) qui sont une milice tribale et terroriste ayant combattu en Lybie et au côté des Houthis au Yémen. La plupart des combattants des Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Dagalo (Hamidti) ne sont pas des Soudanais. Ce sont, en effet, des mercenaires recrutés dans les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale et sont financés par plusieurs pays dont les Emirats arabes unis qui ont ouvertement pris position en leur faveur. Il convient de rappeler que, ladite milice a une branche politique (mouvement fondateur www.conctituentfront.com ) dirigée par le Dr Ibraheem Moussa. Cette branche politique qui a des ambitions séparatistes et hégémoniques en Afrique, a des représentants dans tous les pays y compris ceux de l’Afrique centrale. Vous comprenez donc que la menace va au-delà des simples frontières du Soudan pour s’étendre dans la sous-région. De mon point de vue et au regard de la réalité du Soudan, je pense que, pour résoudre cette tragédie, il faut prendre en compte deux dimensions à savoir la dimension intra soudanaise et la dimension extra soudanaise. La première repose à la fois sur un dialogue soudano-soudanais ainsi que sur le renforcement des institutions, notamment l’armée qui joue un rôle fortement politique depuis l’indépendance en 1956. C’est d’ailleurs l’objet de la discorde entre les deux hommes. L’un, le général Abdelfattah Al-Burhane, avait souhaité unifier l’armée en trois ans, avant des élections libres et transparentes, en y intégrant toutes les factions dissidentes. Pendant que Mohamed Hamdan Dagalo, lui, souhaitait que l’armée soit unifiée au bout de dix ans. Période que Abdelfattah al-Burhane avait trouvée très longue. En réalité, l’objectif pour le chef de la milice rebelle était de maintenir la présence des groupes rebelles pour un meilleur contrôle des ressources. Et donc, pour lui, intégrer les FSR dans l’armée serait synonyme de disparition et d’inexistence politique. La seconde dimension repose, quant à elle, sur la communauté internationale qui doit jouer son rôle, celui d’accompagner le peuple soudanais dans le renforcement des institutions républicaines et la construction d’une paix durable.
Deux gouvernements parallèles sont désormais à la tête du pays. L’un favorable au général Abdel Fattah al-Burhane et l’autre fidèle au chef des Forces de soutien rapide de Mohamed Hamdan Dagalo. Quelles pourraient être les conséquences de ce bicéphalisme au sommet de l’Etat ?
Pour éviter la confusion, il faut d’emblée dire qu’il n’y a pas bicéphalisme au sommet de l’Etat. Sans aucun doute, c’est l’armée en tant qu’institution républicaine qui gouverne et contrôle l’ensemble des institutions du pays. C’est d’ailleurs elle qui représente le Soudan dans toutes les instances internationales. Le gouvernement parallèle issu de la branche politique des Forces de soutien rapide quant à lui est utopique, imaginaire avec des ambitions séparatistes et des agendas étrangers. L...
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