Restitution des biens culturels : la feuille de route en question

Les assises d'hier à Munich en Allemagne ont permis aux deux parties d'examiner leurs agendas et de clarifier certaines zones d'ombre du dossier.

Lever les incompréhensions et les suspicions. Trouver des compromis au regard de la complexité des procédures juridiques côté allemand entre Länder (États fédérés) et État fédéral. Ce sont là les fils conducteurs de la rencontre d'hier entre la délégation du Comité interministériel chargé du rapatriement des biens culturels issus du contexte colonial, la représentante du ministre de la Culture et de l'Education de Bavière et les responsables du Musée des cinq continents de Munich.

A l'entame de la séance de travail, le secrétaire général du ministère des Arts et de la Culture (Minac), Blaise Jacques Nkene, entouré des différents di- recteurs opérationnels, a présenté la vision et la politique du gouver- nement camerounais. Il est apparu dans les exposés des technocrates du Minac que le Cameroun a pris des dispositions depuis 2021 dans la perspective du retour de son patrimoine culturel entreposé en Allemagne.

Concrètement, l'Etat camerounais s'est lancé dans la modernisation de son Musée national, en vue de la conservation des pièces dans des conditions appropriées optimales. « Nous envisageons une restitution à trois niveaux. Au niveau national, les objets seront accueillis au Musée national dans un premier temps pour leur célébration et reconnaissance par l'ensemble de la Nation. Et après un dialogue camerouno-camerounais, les objets formellement identifiés par les com- munautés y retourneront. Nous voyons donc la restitution en trois phases : le démarrage avec une première vague de retour en septembre 2025 pour les artefacts dont les démarches avec les communautés avaient déjà abouti à des acceptations de restitution. Parmi eux, le « Tangué » de Lock Priso, chef Sawa», a succinctement expliqué Pr. Hugues Heumen, directeur du Musée natio- nal. Les discussions se sont enlisées sur les modalités de restitution, dans de brefs délais, du « Dzom So'o », artefact d'envergure issu de l'aire culturelle Fang Beti. La délégation camerounaise n'étant pas rassurée par l'approche de la partie allemande attachée aux résultats des recherches de provenance. « Avec les 40 000 objets camerounais présents en Allemagne, les recherches de provenance peuvent prendre des milliers d'années. C'est un exercice complexe chronophage qui nécessite un centre de recherche au Cameroun. Il va donc falloir une prise en compte de la perspective du lieu de pro- duction. De ce fait, nous proposons que les biens rentrent d'abord au Cameroun et qu&...

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