Sécurité à Haïti : la Mission multinationale à la peine

Arrivée à Haïti en juin 2024, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) tarde à produire des résultats satisfaisants. Dirigé par le Kenya, ce contingent qui n’est pas onusien a été déployé pour aider les forces de sécurité haïtiennes à lutter contre les gangs criminels. Il n’arrive toujours pas à atteindre cet objectif. Les pénuries continuelles de personnel, de fonds et d'équipements pour permettre aux troupes de remplir convenablement leur mission sont, entre autres, les raisons évoquées. Conséquence, la première République noire reste sous le joug des hordes de barbares qui rendent la vie dure aux populations en semant le chaos. 90% de la capitale haïtienne reste aux mains des gangs qui ne cessent d’étendre leur emprise sur le pays, continuent à se procurer des armes malgré l’embargo décrété il y a trois ans. Le Rapport des Nations unies sur Haïti pour 2025 daté de juin dernier fait état d’une situation difficile sur le terrain. Le document parle d’une violence accrue de ces hors-la-loi, d’une insécurité alimentaire aiguë et d’une détérioration des conditions de vie. 
Ce quotidien de terreur est marqué par des enlèvements, des meurtres et des violences sexuelles poussant les civils à des déplacements massifs. Plus de 1 500 personnes ont trouvé la mort dans des violences armées entre avril et juin 2025. L'accès aux services de base tels que l'eau, l'assainissement et les soins de santé est de plus en plus difficile. Cette situation jette des doutes sur la tenue en novembre prochain des élections dans le pays comme annoncé par les autorités du Conseil présidentiel de transition, organe dirigeant mis en place après l’assassinat du président Moïse Jovenel en 2021. Pour faire face aux bandes criminelles et palier les limites de l’action de la MMAS, les dirigeants haïtiens ont dû recourir à des mercenaires étrangers. Mais, cette solution destinée à rétablir l’ordre s’est plutôt avérée &agr...